Hydrocèle congénitale

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chirurgien et enfant
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Qu'est ce que l'hydrocèle congénitale ?

L’hydrocèle est une anomalie congénitale due à une anomalie de fermeture du canal péritonéo-vaginal responsable d’un épanchement liquidien autour du testicule.

Qu'est ce que le canal peritoneo-vaginal ?

C’est un canal existant avant la naissance et qui fait communiquer l’abdomen, appelé aussi « cavité péritonéale », à l’enveloppe située autour du testicule, appelée « vaginale ».


Ce canal « péritonéo-vaginal » accompagne le testicule au cours de sa migration durant la vie foetale. Il passe sous la peau, dans le pli inguinal, et suit le cordon qui mène au testicule. Normalement chez un enfant né à terme, ce canal est fermé à la naissance.

Il arrive néanmoins que :

  • Ce canal ne se ferme pas complètement après la naissance laissant communiquer le liquide contenu dans la cavité péritonéale avec la vaginale testiculaire.
  • Ce canal se ferme anormalement à sa partie inférieure en retenant une quantité anormalement élevée de liquide.

 

Comment fait-on le diagnostic d'hydrocèle ?

L’examen clinique retrouve une grosse bourse, uni ou bilatérale, indolore et non inflammatoire, souvent bleutée. Elle est trans-illuminable, ce qui signe le caractère liquidien de son contenu.


Le testicule est classiquement en fond de bourse mais peut être difficile à individualiser en cas d’hydrocèle volumineuse et tendue.

Sauf exception, l’histoire clinique et l’examen des bourses suffisent pour établir le diagnostic d’hydrocèle. Il n’est généralement pas nécessaire de faire réaliser d’échographie.

En situation d’urgence, de douleurs, d’inflammation locale ou de doute diagnostique, l’examen clinique peut être complété d’une échographie pour éliminer les diagnostics différentiels pouvant imposer un traitement chirurgical urgent.

Quels sont les risques d'une hydrocèle ?

Il n’y a pas de risque lié à l’hydrocèle et notamment pas de risque pour le testicule. Néanmoins, le volume de l’hydrocèle peut fluctuer dans le temps en raison de poussées inflammatoires liées à des épisodes viraux.

Cette augmentation de taille est habituellement transitoire et ne justifie qu’exceptionnellement une intervention chirurgicale en urgence en cas de doute diagnostique.

 

Pourquoi cette intervention ?

L’hydrocèle est fréquente chez le nouveau-né et nécessite dans la majorité des cas une surveillance du fait de l’évolution spontanée habituelle vers la régression. Il est donc généralement admis de surveiller l’hydrocèle chez le nouveau-né et le nourrisson avant de porter l’indication chirurgicale, du fait du caractère non délétère sur le testicule.


En l’absence de résorption spontanée (par fermeture spontanée du CPV), l’hydrocèle peut évoluer vers une véritable hernie inguinale (par élargissement du diamètre du canal péritonéo-vaginal) modifiant alors la conduite thérapeutique.


Les possibilités de fermeture du canal péritonéo-vaginal étant réelles durant les premiers mois de vie, il est donc habituel de ne proposer une correction chirurgicale chez ces enfants qu’à partir de l’âge de 2 ans.

En effet, la persistance d’une hydrocèle au-delà de 18 mois de vie ne laisse que peu d’espoir d’une fermeture spontanée.

L'intervention chirurgicale

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale souvent complétée par une anesthésie loco‐régionale permettant de diminuer la douleur post‐opératoire.

Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation avec l'anesthésiste est obligatoire et permet d'expliquer les modalités et les risques de l'anesthésie pratiquée lors du geste.
Une incision est réalisée dans le pli inguinal en regard de l’orifice inguinal externe.

Le canal péritonéo‐vaginal est ensuite séparé des vaisseaux allant vers le testicule, puis il est fermé par une ligature.

Si les deux côtés sont impliqués, l’intervention est bilatérale dans le même temps anesthésique.
Une technique par voie coelioscopique (une caméra et des instruments fins sont introduits à travers la paroi de l’abdomen) est pratiquée par certains chirurgiens, et peut être indiquée dans certaines formes de récidive.


Au cours de l’intervention le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption de l’acte opératoire.

 

Risques et complications

Ces risques et complications sont très rares.
Il existe des risques liés à l’anesthésie et aux médicaments utilisés lors de l’intervention. Ce sont des risques allergiques et toxiques, souvent imprévisibles mais exceptionnels. L’anesthésiste vous informera de ces risques et vous pourrez lui poser les questions que vous souhaitez.

Il existe des risques liés au geste opératoire :

  • Pendant l'intervention :
    • Section d’un élément du cordon allant vers le testicule (canal déférent, vaisseaux sanguins). Cela peut aboutir ultérieurement à un défaut de fonctionnement (fabrication et transport des spermatozoïdes, fonction hormonale à la puberté) et/ou de développement du testicule.
  • Après l'intervention :
    • Oedème scrotal : habituel, il s'estompe en quelques jours
    • Saignement nécessitant une réintervention
    • Inflammation du cordon
    • Infection du site opératoire ou de la cicatrice
    • Récidive de l'hydrocèle
    • Testicule ascensionné (testicule « coincé » à la partie haute des bourses ou au-dessus).
    • Atrophie testiculaire (le testicule devient petit et/ou ne grandit pas)

Ces complications non exhaustives peuvent nécessiter une réintervention. Comme pour toutes les interventions, ces complications peuvent engager le pronostic vital, ce qui est exceptionnel dans le cas de cette maladie.

Suites post-opératoires

Un pansement protecteur est positionné sur la cicatrice inguinale et sera laissé en place pendant plusieurs jours.
L’alimentation est reprise progressivement après le retour de la salle de réveil.


Un traitement contre la douleur est prescrit. L’enfant sort de l’hôpital dans la soirée (chirurgie ambulatoire) sauf en cas de pathologie associée nécessitant une surveillance prolongée.

A la sortie de l'hôpital

Le traitement contre la douleur est poursuivi.
Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, saignement, récidive de l’hydrocèle.


En cas d’anomalie, votre médecin traitant ou notre service devra être contacté.
Aucun soin infirmier à domicile n’est habituellement nécessaire. Le pansement est retiré par les parents après 5 jours et les stéri-strips sont laissés en place pendant 5 jours supplémentaires. La cicatrice devient souvent peu visible quelques mois après l'intervention.


Les bains sont contre-indiqués pendant 10 jours mais les douches sont autorisées.
Les activités normales de l’enfant sont reprises rapidement, toutefois une dispense d’activité physique est prescrite pour une durée de 15 jours et une éviction de collectivité/école est prescrite pour 48h.


Une consultation post-opératoire avec le chirurgien est organisée quelques semaines après la sortie.