Hernie ombilicale

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chirurgien et enfant
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Qu'est-ce que l'ombilic ?

L’ombilic correspond à la cicatrice de l'insertion sur le ventre du cordon ombilical. Cet orifice, que l'on sent les premiers jours sous la pulpe du doigt, est un anneau fibreux qui va progressivement se serrer puis se fermer.

Qu'est-ce qu'une hernie ombilicale ?

Si l'anneau fibreux ne se referme pas, les éléments contenus dans l’abdomen peuvent alors venir se loger dans cet orifice, créant ainsi la hernie ombilicale qui apparaît le plus souvent dès les premières semaines de vie. Parfois associée à une hernie de la ligne blanche, la survenue d'une hernie ombilicale n’est pas liée à une mauvaise réalisation des soins d'ombilic ou à un défaut de section du cordon ombilical.


Favorisée par la prématurité, il s’agit d’une malformation congénitale fréquente chez les enfants, qui augmente classiquement de volume pendant les 6 premiers mois de vie puis disparaît dans la très grande majorité des cas seule, en même temps que se développe la musculature abdominale antérieure.


La hernie ombilicale peut être très volumineuse, notamment chez les enfants noirs (on parle parfois de “trompe ombilicale”). Dans ce cas, la fermeture spontanée est plus rare et les risques de récidive après cure chirurgicale sont plus importants. D’autre part, cette intervention comprend un temps d’omphaloplastie (reconstruction de l’ombilic), qui peut laisser un résultat décevant.


Contrairement à la hernie ombilicale de l’adulte, la hernie ombilicale de l’enfant n’est donc pas une faiblesse acquise de la paroi musculaire et son traitement ne nécessite pas de prothèse.

Comment fait-on le diagnostic d'une hernie ombilicale ?

Il repose sur l’examen de l’enfant par le médecin, et la description des parents.
La hernie ombilicale se manifeste sous forme d’une tuméfaction centrée sur l’ombilic qui est souvent déplissé et retourné.

Cette «grosseur» correspond dans la grande majorité des cas au passage de l’intestin dans la hernie.
Peu ou pas douloureuse, la hernie peut se voir plusieurs fois par jour.

La hernie peut être présente de manière permanente ou ne « sortir » que lors d’une augmentation de la pression dans la cavité abdominale, c’est-à-dire quand l’enfant pleure, pousse, marche.
Le plus souvent, dès que l’enfant est au repos ou endormi, la hernie disparaît ou peut-être «rentrée» en appuyant dessus délicatement.

Quels sont les risques d'une hernie ombilicale ?

Le risque d’une hernie ombilicale est « l’étranglement », c’est à dire que l’intestin reste bloqué dans l’orifice musculaire
Dans ce cas, l’intestin bloqué va entraîner une occlusion intestinale tout en comprimant les vaisseaux sanguins qui l’irriguent pouvant aboutir à une nécrose intestinale.

Un étranglement herniaire avec occlusion et nécrose intestinale peut entrainer un risque vital. Ce risque est exceptionnel. Néanmoins en cas de hernie douloureuse et irréductible, il faut alors consulter rapidement un médecin pour qu’il réduise la hernie en la manipulant.

De manière encore plus exceptionnelle, cette manipulation, même entre des mains expertes peut être impossible. Il faut alors opérer en urgence pour limiter le risque de complications.

 

Pourquoi cette intervention ?

L’intervention a principalement pour objectif de fermer l’orifice ombilical afin d’éviter tout risque d’étranglement herniaire.
En l’absence de fermeture spontanée de la hernie après l’âge de 3 ans ou plus précocement en cas de hernie de grande taille, l’évolution se fait irrémédiablement vers l’augmentation de volume du fait de l’élargissement progressif du diamètre de l’orifice musculaire.

La persistance d’une hernie ombilicale peut être source d’une gêne ou de douleurs lors des activités physiques ainsi que d’un aspect inesthétique de la paroi abdominale. L’intervention vise donc également à corriger cela.

Existe-t-il d'autres possibilités ?

Dans la mesure où il s’agit d’un problème mécanique, en l’absence de régression spontanée, aucun traitement médicamenteux ne saurait être efficace.
La kinésithérapie, l’ostéopathie, les activités sportives ne peuvent pas non plus corriger le « trou » dans le muscle. Ces thérapeutiques n’ont pas d’efficacité démontrée.

Les ceintures de contention abdominale ne favorisent pas la fermeture de la hernie, peuvent gêner l’enfant si elles sont trop serrées et provoquent des irritations cutanées. Elles ne sont donc d’aucun intérêt, au même titre que la traditionnelle pièce de monnaie maintenue par un sparadrap.

Seule la chirurgie permet de corriger l’anatomie en fermant la paroi musculaire après avoir réintégré le contenu de la hernie dans l’abdomen.

L'intervention

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale souvent complétée par une anesthésie loco‐régionale permettant de diminuer la douleur post‐opératoire.

Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation avec l'anesthésiste est obligatoire et permet d'expliquer les modalités et les risques de l'anesthésie pratiquée lors du geste.

Une courte incision est réalisée dans le pli ombilical. Le sac herniaire et les berges musculaires sont individualisés puis le contenu digestif de la hernie est réintégré en situation intra-abdominale.

Les berges musculaires sont ensuite suturées pour fermer définitivement l’orifice.
Au cours de l’intervention le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption de l’acte opératoire.

 

Risques et complications

Ces risques et complications sont très rares.
Il existe des risques liés à l’anesthésie et aux médicaments utilisés lors de l’intervention. Ce sont des risques allergiques et toxiques, souvent imprévisibles mais exceptionnels. L’anesthésiste vous informera de ces risques et vous pourrez lui poser les questions que vous souhaitez.

Il existe des risques liés au geste opératoire :

  • Pendant l'intervention :
    • Plaie d'un organe digestif
    • Plaie vasculaire
  • Après l'intervention :
    • Hématome de paroi
    • Saignement nécessitant une réintervention
    • Infection du site opératoire ou de la cicatrice avec lâchage de sutures
    • Récidive de la hernie

Ces complications non exhaustives peuvent nécessiter une réintervention. Comme pour toutes les interventions, ces complications peuvent engager le pronostic vital, ce qui est exceptionnel dans le cas de cette maladie.

Suites post-opératoires

Un pansement protecteur est positionné sur la cicatrice et sera laissé en place pendant plusieurs jours.
L’alimentation est reprise progressivement après le retour de la salle de réveil.

Un traitement contre la douleur est prescrit. L’enfant sort de l’hôpital dans la soirée (chirurgie ambulatoire), sauf chez les enfants présentant une pathologie associée nécessitant une surveillance particulière.

A la sortie de l'hôpital

Le traitement contre la douleur est poursuivi.
Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, saignement, réapparition de la hernie.

En cas d’anomalie, votre médecin traitant ou notre service devra être contacté.
Aucun soin infirmier à domicile n’est habituellement nécessaire. Le pansement est retiré par les parents après 5 jours et les stéri-strips sont laissés en place pendant 5 jours supplémentaires. La cicatrice devient souvent peu visible quelques mois après l'intervention.

Les bains sont contre-indiqués pendant 10 jours mais les douches sont autorisées.
Les activités normales de l’enfant sont reprises rapidement, toutefois une dispense d’activité physique est prescrite pour une durée de 15 jours et une éviction de collectivité/école est prescrite pour 48h.
Une consultation post-opératoire avec le chirurgien est organisée quelques semaines après la sortie.